Archives du mot-clé cerveau

Visite à la clinique Ambroise Paré (Neuilly)

Nous sommes allées à la clinique Ambroise Paré qui se situe à Neuilly-sur-Seine (92) afin de rencontrer un médecin radiologue spécialisé dans l’IRM qui nous a fait visiter le service. Ainsi nous avons pu entrer dans la salle des consoles et observer le déroulement de l’examen complet d’une IRM cérébrale. Par la suite, le médecin nous a expliqué quelques diagnostics sur des images obtenues préalablement (sur d’autres patients). A l’issue de cette séance, nous avons obtenu une image de diagnostic.

Connaissances apportées :

  • organisation du service d’imagerie
  • prise en charge des patients (comment sont gérés les patients souffrant de claustrophobie)
  • déroulement de l’examen
  • comment travaillent les médecins et les manipulateurs
  • comment repérer une pathologie et poser les diagnostics (quelques exemples)

 

Clinique Ambroise Paré (Neuilly)

Clinique Ambroise Paré (Neuilly)

Visite au centre de recherche Neurospin

Nous avons eu la chance de visiter le centre Neurospin (CEA Saclay), une unité de recherche sur le cerveau qui utilise l’IRM et l’électroencéphalographie (pour les champs magnétiques très faibles). Elle étudie des pathologies telles que Parkinson ou Alzheimer ou encore les fonctions cognitives chez les enfants. Ce centre ne pose pas de diagnostic : il s’agit uniquement de recherche. Les sujets sont tous des volontaires, qu’ils aient une pathologie ou qu’ils soient des témoins (en bonne santé).

Nous avons rencontré les manipulatrices IRM qui nous ont expliqué le fonctionnement du service et qui nous ont présenté les locaux. Nous avons pu constater que ce service est très performant : en effet les IRM cliniques classiques ont un champ de 1,5 Tesla (soit 15.000 Gauss au centre de l’appareil), or les deux appareils IRM de Neuropsin sont de 3 et 7 Teslas. L’arrivée prévue d’un autre appareil de 11,7 Teslas serait une première mondiale. Nous prenons aussi connaissance des règles de sécurité essentielles : il existe une ligne des 5 Gauss matérialisée au sol au-delà de laquelle il est dangereux de se trouver si on porte un pacemaker ou un objet métallique ferromagnétique.

Nous posons également des questions sur le fonctionnement de l’IRM et nous abordons ainsi la notion de pondération T1 et T2, et quelle est leur utilité. Ainsi que le principe de canaux sur l’antenne réceptrice, l’utilité des bobines de gradient, comment les données sont traitées informatiquement pour créer une image. Nous apprenons aussi que le nombre de Teslas d’un appareil correspond à l’intensité la plus forte du champ magnétique, au niveau de l’isocentre. Ainsi, augmenter le champ permet d’augmenter la qualité de l’image.

NeurospinIRM 3T

IRM 3 Teslas de Neurospin

IRM 7 Teslas de Neurospin

IRM 7 Teslas de Neurospin

Maquette de la future IRM 11,7 Teslas de Neurospin

Maquette de la future IRM 11,7 Teslas de Neurospin

 

 

 

Séances au LPMC sur la RMN, étude théorique & expériences

Nous avons pris contact avec Alain LOUIS-JOSEPH, un enseignant-chercheur de l’École Polytechnique, qui nous a accueilli cinq après-midi afin de nous expliquer le principe de fonctionnement de l’IRM basé sur la RMN (Résonance Magnétique Nucléaire). Par la suite nous avons eu l’opportunité de réaliser nos propres expériences.

Séance 1

Alain nous présente une première approche théorique du phénomène de RMN. Tout d’abord il nous explique qu’une bobine parcourue par un courant électrique crée un champ magnétique proportionnel au courant, que certains matériaux dits ferromagnétiques peuvent modifier. Il illustre ce principe à l’aide d’une mini expérience : la mise sous tension d’un circuit comprenant une bobine crée un champ mesurable, qui change lorsqu’on approche un objet métallique.

bobine rouge

Il introduit également une notion très importante : chaque noyau atomique possède un spin caractéristique. Ce spin est proportionnel à un moment magnétique et permet de sonder la matière. Lorsque les noyaux sont plongés dans un champ magnétique (par exemple celui produit par un aimant), ils se mettent à tourner selon la précession de Larmor. Une impulsion radiofréquence constitue une excitation du système et déclenche une transition entre niveaux d’énergie. Quand cette impulsion cesse, il y a relaxation longitudinale et chaque noyau produit de l’énergie. Ce signal est ensuite décodé par des techniques de transformation de Fourrier.

Séance 2

Nous poursuivons l’approche théorique, et notamment l’acquisition et le traitement du signal nécessaires à l’obtention de l’image.
Nous abordons ainsi le principe de “séquence” RMN, un enchaînement précis d’impulsions d’excitations répété.

Alain nous montre aussi une application de la RMN qui n’est pas de l’imagerie à proprement parler, la RMN liquide, réalisée grâce à un spectromètre RMN. Celle-ci permet d’analyser des échantillons acqueux afin d’avoir des informations sur sa composition.

RMN liquide

Spectromètre pour RMN liquide

Séance 3

Nous réalisons des expériences à l’aide d’un appareil IRM miniature dédié aux étudiants (IRM Terranova de l’entreprise MagriTek). Pour commencer et découvrir le fonctionnement de l’appareil et du logiciel, nous faisons une première expérience sur des tubes dits “phantoms” c’est à dire de simples tubes remplis d’eau, qui permettent de “faire le blanc”.

l'IRM miniature Terra-nova

l’IRM miniature Terra-nova

PROTOCOLE

1. Installer la machine IRM dans une pièce ne possédant dans l’idéal aucun objet métallique ou électronique afin de limiter au maximum les interférences et ainsi limiter “le bruit” (c’est-à-dire un signal parasite à l’origine d’une moins bonne qualité d’image).

2. Relier l’appareil à la console IRM qui sert d’interface entre l’appareil et le l’ordinateur, et brancher le câble d’alimentation électrique.

3. Ouvrir le logiciel Prospa, fourni par le fabricant. Dans le menu EFNMR : lancer “Monitor Noise”. Un nombre s’affiche, il s’agit du bruit. Déplacer légèrement la machine IRM & configurer les paramètres pour le réduire le plus possible (il faut rester sous les 10 μV)

4. Placer un échantillon dans la machine (ici un phantom 4 tubes, c’est à dire un grand tube avec à l’intérieur 4 tubes remplis d’eau).

5. Toujours dans le menu EFNMR, lancer “Pulse & Collect”. Regarder si il y a un signal.

6. Lancer un “Spin Echo”. Il s’agit en fait d’une IRM 1D. Pour l’améliorer, il faut faire varier les paramètres afin d’optimiser le basculement à 90° : on peut modifier la durée du pulse (pulse duration) ou la fréquence des pulse (B1 freq.).

7. Lancer un “Spin Echo Imaging”. Choisir le type d’IRM (2D ou 3D), la coupe voulue (ici YZ) et la qualité de l’image (le nombre de points sur chaque axe).

Voici le signal obtenu lors de nos expériences

Voici le signal obtenu lors de nos expériences

Notre image 2D obtenue : Coupe dans le plan YZ d’un “phantom” On distingue les 4 tubes. Le plan de coupe n’est pas tout à fait “droit” par rapport à l’objet, ce qui explique que l’on ne voie pas des cercles parfaits. En effet Z n’est pas tout à fait perpendiculaire au champ.

Notre image 2D obtenue : Coupe dans le plan YZ d’un “phantom”
On distingue les 4 tubes. Le plan de coupe n’est pas tout à fait “droit” par rapport à l’objet, ce qui explique que l’on ne voie pas des cercles parfaits. En effet Z n’est pas tout à fait perpendiculaire au champ.

Pendant cette séance, un souffleur de verre (meilleur ouvrier de France) nous a montré son travail. Il a accepté de nous fabriquer une verrerie sur-mesure pour nos expériences. Notre sujet étant le cerveau, nous avons eu l’idée de faire un objet en forme de cerveau qu’il serait possible de remplir de liquide, comportant une cavité indépendante à l’intérieur (qui pourrait modéliser une anomalie comme par exemple une tumeur). Nous avons discuté avec lui des dimensions et des caractéristiques de l’objet.

 

• Séance 4

Nous récupérons le cerveau en verre, et pendant que nous relançons une manip sur des phantoms pour paramétrer l’appareil nous remplissons d’eau la cavité principale de l’objet.

Malheureusement, à cause des aléas techniques et du manque de temps, nous n’arrivons pas à obtenir d’image correcte sur les tubes “phantoms”. Ainsi nous lançons une acquisition sur le cerveau malgré un signal insatisfaisant.

cerveau

exp 2 exp 1

 

• Séance 5

Nous apprenons que l’acquisition lancée à la dernière séance n’avait n’avait pas donné d’images exploitables. Comme nous manquons de temps, Alain a déjà réalisé les réglages de base et fait les tests sur des “phantoms” quand nous arrivons. Nous pouvons ainsi directement lancer une manip sur le cerveau. Cette fois nous testons d’autres séquences dont notamment l’écho de gradient (le protocole reste similaire à la différence que l’acquisition est plus rapide) afin de réaliser une IRM 3D. Nous obtenons une image sur laquelle on peut distinguer les contours du “cerveau”. Cependant nous nous heurtons aux limites expérimentales liées aux conditions (l’environnement n’est pas optimal dans notre petite salle de TP , où les interférences sont omniprésentes), aux possibilités de l’appareil, qui a ses limites en terme de qualité d’image, et surtout au temps dont nous disposons : une acquisition est longue (allant de 10 minutes pour une 2D de faible résolution à plusieurs heures pour une 3D).

cerveau 3D

Diagnostiquer une pathologie

Nous sommes allées a la clinique Ambroise Paré où nous avons rencontré un médecin radiologue. Dans la salle des consoles, ce spécialiste nous a montré plusieurs images d’IRM anatomique préalablement effectuées et nous a expliqué quelques diagnostics. Nous avons vu se dérouler une IRM cérébrale complète.

Ainsi on a pu comprendre qu’en IRM, des images avec un très bon contraste entre les tissus peuvent suffire pour l’interprétation. Pour compléter son diagnostic, il arrive néanmoins que le radiologue ait besoin d’images avec injection de produit de contraste qui vont permettre de diagnostiquer des pathologies multiples en circulant dans le cerveau et en accélérant la relaxation des protons d’hydrogène, ce qui est traduit par un contraste de couleur sur l’image, en échelle de gris. Ainsi, grâce à la comparaison des pondérations T1 et T2 ainsi que d’autres types de séquences, les radiologues peuvent diagnostiquer et différencier de multiples pathologies.
Cette technique se sert de trois plans de référence qui permettent l’observation sous tous les angles :
• le plan coronal qui divise le corps en 2 parties : l’une ventrale et l’autre dorsale,
• le plan axial ou transversal qui divise aussi en deux parties : l’une supérieure et l’autre inférieure
• le plan sagittal qui divise en 2 parties : la droite et la gauche.

Les plans de référence

Les plans de référence


• L’exemple de l’abcès cérébral

Un abcès cérébral est un amas de pus situé à l’intérieur du cerveau. Le patient sera alors traité avec des antibiotiques et il sera suivi régulièrement par des médecins à l’aide d’IRM.
abcèsSur cette IRM, on peut voir un cerveau en coupe axiale en pondération T2.

On remarque une tâche blanche bien distincte ( qui paraît comme une masse) situé à gauche du cerveau. On parle d’hypersignal bien limité. Cela correspond à l’abcès cérébral qui est alors nettement détéctable à l’image.